L’arthrose chez le chat
Vétérinaire/janvier 20

Tout comme les humains ou les chiens, les chats peuvent souffrir des articulations. Pourtant, on les voit rarement boiter, car les chats sont très doués pour cacher leur douleur. Ce sont des animaux solitaires qui n’ont pas appris à se plaindre. Pour détecter un problème, il faut donc observer attentivement leur comportement. Pour savoir si votre chat souffre de douleurs articulaires chroniques, n’hésitez pas à consulter notre fiche « les signes de la douleur chronique chez le chat » 

Malheureusement, le problème est bien plus fréquent qu’on ne le pense. En effet, des études ont démontré que 9 chats sur 10 souffraient d’arthrose après l’âge de 12 ans1! Chez le chat, l’arthrose est le plus souvent dite « primaire » et donc liée au vieillissement. C’est pourquoi la prévalence de cette maladie augmente avec l’âge.

Pour pouvoir comprendre ce qu’il se passe en cas d’arthrose, il importe d’abord de connaître les structures qui constituent une articulation saine :

  • L’os
  • Le cartilage : grâce à sa surface lisse, il permet de limiter les frottements, de favoriser la mobilité et d’absorber les chocs.
  • L’os sous-chondral : partie de l’os située juste en-dessus du cartilage et contenant des terminaisons nerveuses.
  • La membrane synoviale : elle se trouve autour de l’articulation et produit le liquide synovial qui a pour rôle de nourrir le cartilage et d’assurer une bonne lubrification de l’articulation.

L’articulation est finalement entourée de ligaments et de muscles qui assurent sa stabilité.

L’arthrose correspond à une destruction lente et progressive du cartilage articulaire. Lors de cette pathologie, le cartilage n’est plus capable de jouer correctement son rôle d’amortisseur et d’assurer une répartition harmonieuse des pressions exercées sur l’articulation. Ce déséquilibre mène à la stimulation des terminaisons nerveuses présentes dans l’os sous-chondral, provoquant ainsi une douleur. Mais ce n’est pas la seule cause de douleur. En effet, la membrane synoviale génère une réaction inflammatoire qui est également responsable de l’inconfort retrouvé chez ces patients.

Malheureusement, cette pathologie est un cercle vicieux. Le chat douloureux a le réflexe de solliciter le moins possible l’articulation affectée et reporte donc son poids sur les autres articulations. Il va donc moins s’appuyer sur sa patte touchée et, par conséquent, moins utiliser les muscles du membre. Les muscles et les tendons s’affaiblissent au fur et mesure à force de ne plus être utilisés. La démarche du chat devient donc de plus en plus instable, ce qui a pour conséquence d’abîmer encore plus le cartilage.

La raideur articulaire chez le chat est une pathologie fréquente mais largement sous-diagnostiquée puisque le chat est le roi pour camoufler ses symptômes ! Le plus souvent, on observe seulement un changement dans le comportement et les habitudes de l’animal.

Les bonnes questions à se poser :

  • Est-il toujours aussi actif ou au contraire, joue-t-il moins qu’avant ?
  • Pourquoi, ces derniers temps, a-t-il du mal à sauter sur cette armoire haute comme il le faisait avant ?
  • Est-ce qu’il apprécie les câlins ou au contraire, semble-t-il désormais agacé quand vous le caressez ou lui brossez le dos ?
  • Entretient-il bien son pelage ou au contraire, se laisse-t-il aller ?
  • Est-il propre ou bien, par exemple, urine-t-il à côté de son bac ?


Si votre chat présente un ou plusieurs de ces signaux négatifs, ses articulations sont peut-être douloureuses. Parlez-en à votre vétérinaire. En tant que propriétaire, vous jouez un rôle central dans le bien-être de votre chat. Vous pouvez l’aider par différents moyens :

  • Luttez contre l'embonpoint : l'excès de poids aggrave la situation. Une alimentation adaptée (diminuer les quantités, éviter les graisses, supprimer les sucreries, etc. ...) ou un régime spécialisé aide votre chat à retrouver son poids de forme.
  • Adaptez l'environnement : si votre chat saute moins bien, placez par exemple sa nourriture près du sol, ou fabriquez-lui un système de marches pour qu'il puisse atteindre son endroit favori. Placez également son bac à litière à sa portée.
  • Mettez en place un traitement adapté avec votre vétérinaire : votre vétérinaire peut vous prescrire des anti-inflammatoires pour contrôler la douleur associée ou des compléments alimentaires pour soutenir la fonction articulaire.


Renseignez-vous chez votre vétérinaire. Il peut vous conseiller sur la prise en charge à domicile.


1. Hardie EM, Roe SC, Martin FR. Radiographic evidence of degenerative joint disease in geriatric cats: 100 cases (1994–1997). J Am Vet Med Assoc 2002; 220: 628–32.

E.R. : Boehringer Ingelheim Animal Health Belgium SA - BE-FEL-0006-2020 – 01/2020

Boehringer Ingelheim